PROGRAMME DU SPECTACLE
"Si vous êtes arrivés sur cette page, c'est que, par un heureux hasard, vous avez accepté de lire quelques mots sur le spectacle qui vous attend. Spectacle, il faut se le dire, qui se joue dans l'endroit magique où se porte votre regard. Et, peu importe la raison qui vous a poussé à venir, nous vous remercions chaleureusement. (On vous voit les fans de Nikita)
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P.S : D'ailleurs, si vous avez la gentillesse, n'oubliez pas de mettre votre téléphone en mode silencieux ou de l'éteindre.
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L'histoire que vous allez entendre est librement adaptée de la vie et de l'oeuvre de MARCEL GODARD. J'entends par librement que l'auteur (en l'occurence celui qui vous parle) ne connaissait par Marcel avant ce spectacle. J'ose dire avant car le temps passé à éplucher, décortiquer et découvrir autant de témoignages, déclarations, partitions et souvenirs autour de Marcel m'ont pleinement convaincu de l'intérêt de porter cette histoire. La mention "librement" signifie que toute écriture a son lot de fiction et que, même si nous suivons au plus près son parcours, notre ambition est de vous conter l'universalité des désirs, des doutes et des espoirs d'un jeune homme, qui, au pire moment, est frappé par l'inspiration.
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Ces quelques mots étant dits, nous sommes très heureux de vous compter parmi nous.
Toute l'équipe du spectacle vous souhaite un agréable spectacle.
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Ce spectacle est dédié à Henry Dumas.
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GENERIQUE
Lecture
Tchéky Karyo
Mise en scène
Jérôme Palmer & Clément Rivière
Écriture
Clément Rivière
Direction musicale
Laurent Grégoire
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Accompagné par le choeur
Rhapsodia Ensemble Vocal
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Pianiste
Jérome Palmer
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​Direction artistique
Charlie Jackson
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Création lumière & son
Julien Frey & toute son équipe
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Production
Dorian Blanc
Eva Courteval
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Décorateur
Clément Brun
Projet soutenu par
Fondation Saint-Irénée
Matthieu Thouvenot (vicaire général de Lyon)
Diocèse de Lyon
Association pour le
rayonnement du patrimoine
musical et humain de Marcel Godard
Basilique de Fourvière

MARCEL JOSEPH GODARD ( 2 mars 1920 - 16 février 2007)
Né à St Didier sur Chalaronne, dans l'Ain, à 60 km au Nord de Lyon, Marcel grandit à Neuville sur Saône dans une famille aimante. Son père Joseph est cordonnier et musicien. Sa maman, Rose Descours, élève avec son mari ses deux enfants: Rose (le prénom de toutes les filles de la famille), qui a 10 ans de plus que son frère, et Marcel.
Marcel commence le violon à 9 ans, pratique l'harmonium jusqu'à 16 ans -"sans trop me déformer", confiera-t-il, puis s'initie à l'orgue avec P. Marchand.
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Très tôt, il manifeste le désir d'être prêtre, fait sa première communion en 1931, entre au petit séminaire en 1932, puis au grand séminaire en 1938. C'est là qu'il commence à étudier sérieusement la musique, grâce à P. Giriat, formé à la Schola Cantorum avec Vincent d'Indy. Il travaille avec lui l'écriture, étudie l'harmonie, le contrepoint, et se lance avec lui dans des grandes discussions sur l'Art, la Vie,..qui lui permettent d'échapper au cadre un peu rigide du séminaire.
Il travaille également l'orgue avec Adrien Rougier, organiste à St Pothin (Lyon).
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La guerre éclate: Marcel , comme tous les jeunes hommes de sa génération, est envoyé au STO (Service du Travail Obligatoire) en Allemagne. Il travaille dans une usine IG Farben à Wolfen, en Saxe.
"Ceux de mon cours seront sous-diacres le 18 décembre.Le Bon Dieu en a décidé autrement pour moi, qu'il soit glorifié en toutes choses car cet exil est bienfaisant en beaucoup de points" écrit-il à ses parents le 10 décembre 1943, peut-être aussi pour les rassurer.. Avec deux amis d'infortune, Jean Mercier et Armand Werlé, il tient un journal lucidement baptisé "Compte gouttes" ou JAM (pour Jean-Armand-Marcel), offert à L. Grégoire, et qui a servi de trame à l'écriture du spectacle de ce soir.
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Marcel Godard rentre en France le 6 avril 1945. A ses questions existentielles, d'une acuité rendue parfois douloureuse par la guerre, la distance, et l'exil, Mgr Ancel, évêque de Lyon, donne cette réponse apaisante: "Vous serez musicien et prêtre". Marcel Godard est ordonné le 30 novembre 1946.
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Il devient Maître de Chapelle du petit séminaire de l'Argentière, à Oullins. Il a pour élève le jeune Henri Dumas, de 13 ans son cadet, dont il décèle très vite l'immense talent musical. Les deux hommes deviendront des amis très proches. Ils ne se quitteront plus.
Nommé sous-directeur de l'Institut St Grégoire le Grand (futur Institut de Musique Sacrée), M. Godard est envoyé parfaire sa formation musicale à Paris après le décès de l'abbé Bonnel, directeur, en 1952.
Il achève ses études d'harmonie auprès d'E. Souberbielle, de chant grégorien avec A. Le Guennant, d'histoire de la musique avec N. Dufourcq au conservatoire de Paris. Aumônier chez les Filles de la Charité (qui avaient la charge d'un petit orphelinat), il profite de son temps libre pour assister à de nombreux concerts. Pendant 2 ans, il multiplie les visites de musée, assiste à la re-création des "Indes Galantes" de Rameau, à la création du "Réveil des Oiseaux" de Messiaen. Sa curiosité est sans limite, sa soif d'apprendre, jamais étanchée.
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Cette période de formation parisienne marque assurément un tournant dans la vie artistique du père Godard. Les connaissances acquises, puisées aux sources d'une motivation sans borne, façonnées par la rigueur d'un enseignement de haut niveau, affinées par la pratique du Bon et du Beau, s'épanouiront, comme la graine de moutarde des Evangiles, en un art de qualité, répondant aux exigences nouvelles d'une Eglise en pleine mutation.
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De 1958 à 1984, M. Godard est Maître de Chapelle de la Primatiale St Jean à Lyon, et président pendant 7 ans de l'Union Fédérale Française de Musique Sacrée. Il est aussi nommé professeur de Musique à l'école Gerson, au cours Desbordes (1954-1984) et à St Bruno des Chartreux (1976-1981).
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Pour ses élèves , il écrit bon nombre d'harmonisations de chansons populaires, et compose aussi des oeuvres originales, chantées l'été dans les camps chantants de l'Institut de Musique Sacrée à Annecy puis à Cordon (Haute Savoie). Il y retrouve son ami Henri Dumas, entouré d'une équipe de jeunes moniteurs. Laurent Grégoire y fait ses débuts de chef à l'âge de 17 ans.
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Au début des années 60 M. Godard crée le choeur mixte de la Primatiale, pour pallier les aléas de participation de la Maîtrise aux offices du dimanche. Dans le sillage de Vatican 2, il écrit bon nombre de pièces nouvelles en français. 2/3 de son répertoire est d'ailleurs consacré à la musique vocale religieuse.
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En 1974, il rencontre les soeurs du Carmel de la Paix de Mazille, près de Cluny (Saône et Loire). Frappé par leur ouverture, leur jeunesse, et l'importance qu'elles accordent au chant, ils composent pour elles un nombre considérable de pièces monastiques (paumes, tropaires, hymnes, messes...) étudiées par L. Grégoire dans le cadre son mémoire de maîtrise universitaire.
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A partir de 1984, il se retire progressivement et compose ses grandes pièces pour choeur et orchestre ou pour ensemble vocal, débordant le cadre de la liturgie, parfois celui de l'Eglise, pour atteindre l' Universel.
Sa musique touche ainsi tous ceux qui ont la chance de la découvrir, croyants ou non: Elle rejoint l'Humain dans toutes ses dimensions, portant ses doutes, ses attentes, ses désirs, ses moments de joie ou de tristesse, ses espoirs.
En cela, elle est déjà, à jamais, éternelle.
Laurent Grégoire, octobre 2023
LISTE DES OEUVRES DE MARCEL GODARD INTERPRETEES PARLE REV (Rhapsodia Ensemble Vocal, dir. L. Grégoire) LORS DU SPECTACLE
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Toutes les oeuvres de Marcel Godard ( plus de 300 pièces) ont été cataloguées par L. Grégoire dans le cadre de ses recherches universitaires. A l’image des oeuvres de BACH (BWV pour « Bach Werke Verzeichnis », catalogue des oeuvres de Bach), elles portent l’acronyme choisi par M. Godard: LGM (pour Laurent Grégoire- Godard Marcel).
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MESSE DE l’EAU VIVE LGM 117 Kyrie Gloria
L’ENFANT A LA COLOMBE LGM 126 Choeur final
GRAINE JETEE EN TERRE LGM 65
CANTIQUE DU SOLEIL DE ST FRANÇOIS D’ASSISE LGM 89
LA MAIN DE DIEU FAIT MA FORCE LGM
O CROIX PLUS NOBLE QUE LES CÈDRES LGM
QUATRE DIALOGUES DU CANTIQUE DES CANTIQUES LGM 1971er et 4e dialogue
SAINT JEAN BOSCO LGM 148
LA VIERGE A L’ENFANT LGM 200 Choral final
QUEL EST TON NOM? LGM
PSAUME 87 « DANS CETTE NUIT OÙ JE CRIE » LGM
Laurent GREGOIRE, direction et chant
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Passionné par la voix et l’enseignement, Laurent Grégoire est à la fois chanteur et professeur de chant, chef de choeur et professeur de chant choral et de direction.
Sa rencontre avec Henri Dumas, à l’âge de 15 ans, sera déterminante pour la suite de sa carrière de musicien. Parallèlement à ses études littéraires (classes préparatoires, licence universitaire), il étudie la direction de choeurs, le chant, la musique ancienne et l’analyse au CNSMD de Lyon, et la direction d’orchestre en Suisse, auprès du Pr. W. Hügler, assistant de Sir G. Solti. Puis il obtient deux diplômes de fin d’études en chant à St Etienne et Villeurbanne.
Reçu major provincial à l’Agrégation d’éducation musicale et de chant choral en 1992, L. Grégoire enseigne depuis au Département de Musique et Musicologie de l’Université Lumière Lyon 2, où il est en charge de tous les enseignements liés à la voix (chant, chant choral, ensemble vocal, direction de choeurs… )
Il approfondit ensuite sa maîtrise de l’art choral auprès des légendaires « King’s Singers » à Lübeck (Allemagne). Il reprend en 2016 des études de professeur de chant, spécialisé en sciences acoustiques, avec le grand pédagogue anglais Allan Wright, fondateur de la TCM (Technique du Chanteur Moderne) afin de renouveler et compléter son approche pédagogique notamment des musiques dites « actuelles » (chanson, pop, rock, métal, soul, jazz, comédie musicale…)
Il dirige actuellement les choeurs du département et l’ensemble vocal de l’université, ainsi que les deux choeurs de Rhapsodia (Loire) : le grand choeur (depuis 2001) et l’ensemble vocal (REV) qu’il fonde en 2005.
Son amour du chant choral s’est épanoui auprès de toutes sortes d’ensembles : Choeurs d’enfants ( Rhapsodia (2004-2014), dans les camps chantants de l’Institut de Musique sacrée de Lyon,…), choeurs mixtes (Cappella Lugdunensis, chorale de la MEC de Lyon (1984-2004), choeurs à voix égales (de femmes, ensemble vocal l’eau Vive, ensemble vocal de l’université (1992 à aujourd’hui) ; d’hommes, ensemble vocal Phonandre (Paris) de 1990 à 2005).
L. Grégoire organise également des concerts avec ses étudiants de culture vocale, dans un répertoire allant de la chanson française jusqu’aux standards de jazz et de la musique pop, rock, soul, des musiques urbaines… Plusieurs ont ainsi l’occasion de proposer leurs propres compositions.
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Ses activités de recherche s’orientent autour de la pédagogie vocale et chorale, de la chanson française et anglo saxonne (nombreuses conférences en particulier pour l’UTA), et des oeuvres de Marcel Godard et Henri Dumas.
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L. Grégoire fonde en 1993 l’association des étudiants de musicologie (AEDM) qui continue d’oeuvrer pour le rayonnement de la musique à l’intérieur et hors les murs de l’université; et avec Henri Dumas et la famille du Père Godard, l’association pour le rayonnement du patrimoine musical et humain de M. Godard, dépositaire testamentaire de l'ensemble des manuscrits du compositeur. Une biographie ainsi qu'un catalogue détaillé sont en cours.
Il est enfin chargé de formation musicale, vocale et chorale en monastère, toujours à l’initiative de son maître Henri Dumas: Auprès de l’abbaye de Tamié (Savoie), et aujourd’hui auprès des Clarisses de Poligny (Jura).
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Titulaire de 5 prix nationaux et internationaux de chant choral, nominé aux Lyons d’Or par la jeune chambre économique pour sa contribution au rayonnement du Grand Lyon dans le domaine de la musique, L. Grégoire a enregistré une trentaine de disques commerciaux, dont plusieurs couronnés par la critique (Orphée d’Or de l’Académie du disque lyrique pour le meilleur enregistrement choral de l’année avec le choeur d’hommes Phonandre) .
REV RHAPSODIA ENSEMBLE VOCAL
Le REV a été fondé en octobre 2005, dans le prolongement de la chorale de la MEC (Maison des Etudiants Catholiques) de Lyon, afin d’accompagner les choristes amateurs de Rhapsodia (Le Coteau, 42) dans leur désir de formation musicale.
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L’ambition initiale était de former un ensemble de haut niveau autour d’un répertoire dit « de chambre », en limitant le recrutement à une vingtaine de choristes.
La formule d’une répétition mensuelle séduit au-delà de la région Rhône Alpes et permet, au delà des « locaux » (Roanne, Lyon, Clermont Ferrand…) de réunir des choristes issus de toute la France (Marseille, Toulouse, Limoges, Versailles…)
En résidence au Coteau jusqu’en 2021, le REV est aujourd’hui accueilli dans les locaux de l’archevêché de Lyon.
Tous les choristes du REV ont une solide formation musicale (instrument, chant, choral…) et aux côtés d’amateurs éclairés, bon nombre sont des professionnels de la musique, musiciens intermittents ou formés à l’enseignement (Capes, agrégation, chant, formation musicale, instruments…). Plusieurs sont issus du département de Musique et Musicologie de l’université Lyon 2 où enseigne L. Grégoire, directeur musical du REV.
Leurs univers musicaux sont éclectiques : Se côtoient au REV des musiciens « classiques », des baroqueux, des rockeurs, des jazzeux, des fans de blues ou de chanson … Ce qui les réunit? L’amour du chant choral, et l’ambition de servir le répertoire le plus large possible :
Depuis les oeuvres fondatrices de JS Bach (Motets, Magnificat, Oratorio de Noël… ), les grandes pages de la musique baroque ( Gloria de Vivaldi, Messie de Haendel…)en passant par Mozart (Oeuvres de jeunesse, Vêpres solennelles pour un confesseur, Grande messe en ut), la musique romantique (Liebeslieder de Brahms), la musique française du XXe (Motets et Requiem de Fauré, Motets de Poulenc, Requiem de Duruflé…)
Le REV prépare actuellement la Messe en si de JS Bach, avec les choeurs de Rhapsodia et l’ensemble vocal de l’Université Lyon 2, et un orchestre d’instruments anciens… Plusieurs concerts sont prévus, dont un à la basilique d’Ainay le 16 décembre 2023.
Mais l’originalité du REV est aussi d’aborder avec le même souci de qualité musicaleun répertoireen apparence très éloigné du « classique » : les musiques du monde, le jazz choral, la pop anglaise, la chanson… en s’adjoignant les services de professionnels de chaque domaine : Guitaristes, trio jazz, arrangeurs… Un travail de fond autour de la technique vocale propre à chaque style est alors engagé : On ne chante pas une chanson de Moustaki comme on chante un motet de Mendelssohn !
Un partenariat étroit unit le REV à des compositeurs contemporains, parfois issus de ses rangs ( comme Florian Gougne, baryton) qui écrivent parfois spécialement à son intention. Comment ne pas citer Marcel Godard (1920-2007) et Henri Dumas (1933-2021)? Ils ont été pour le REV bien plus que des partenaires musicaux. Le concert de ce soir en porte témoignage.